Andreas Aebi, UDC bernois! Markus Ritter, démocrate-chrétien saint-gallois! L’un ou l’autre, le 21 novembre, pourrait devenir le nouveau président de la toujours influente Union suisse des paysans (USP)
Tous deux sont Conseillers nationaux (Aebi depuis 2007, Ritter depuis 2011). Ce sont les candidats les mieux placés. Hansjörg Walter, UDC thurgovien et ex-candidat au Conseil fédéral, laisse la place. Cela donne-t-il un avantage au PDC Ritter? Jacques Bourgeois, Conseiller national libéral-radical de Fribourg, est enfin directeur de l’USP. Entre partis et régions, il y a des équilibres à soigner.
C’est vrai: la population agricole suisse décline (3,5% avec la sylviculture). Mais l’USP reste écoutée au-delà de son poids démographique. Ainsi, elle combat la conclusion d’un accord de libre-échange agricole avec l’Union européenne. Elle tente de freiner le changement de cap de la politique fédérale vers une agriculture moins «productiviste» (ex: moins de primes par tête de bétail, plus d’aides au paysage cultivé, à la biodiversité, aux méthodes de production respectueuses de l’environnement et des animaux). Au Parlement, la lutte fait rage. En même temps, la part des revenus purement agricoles des paysans stagne ou diminue, la part d’autres revenus augmente.
Le combat de l’USP devient plus âpre. Avec l’affaiblissement des menaces militaires extérieures, le lien entre aide à l’agriculture et défense nationale est peut-être moins «naturel» que naguère. Pour Andreas Aebi, Markus Ritter et leurs alliés, le grand défi pourrait être là. Le dernier mot n’est pas dit.