Alain Berset – moins d’une année après son élection au Conseil fédéral – fonce. Le chef de l’Intérieur relance l’AVS et la prévoyance professionnelle vieillesse
On y trouve le refus de baisser les rentes, la retraite «normale» à 65 ans (donc, hausse de 64 à 65 ans pour les femmes), l’incitation à prendre sa retraite plus tard, une aide à l’AVS (ex: par la TVA), une consolidation de la prévoyance professionnelle (ex: augmentation des avoirs de vieillesse, des cotisations ou du salaire assuré), une réduction du taux de conversion (capitale pour les rentes), etc. Une consultation pourrait décoller à fin 2013. La mise en vigueur suivrait vers 2019-2020. C’est un gros morceau.
Or, on sort de plusieurs échecs. Deux réformes de l’AVS capotent (en 2004 et 2010). Une tentative de réduire le taux de conversion de la prévoyance professionnelle coule (en 2010 aussi). Les femmes, majoritaires, seront décisives. Certes, l’égalité des droits parle en faveur d’un âge unique pour la retraite. Mais, ailleurs, le maintien d’inégalités irrite (ex: les salaires). Le recours à la TVA suscite d’autres résistances. Il faudra batailler ferme.
Il est sur tous les fronts, Alain Berset. Voyez le contreprojet à l’initiative pour une caisse maladie unique (ex: réassurance pour les traitements à risque), le freinage des cabinets médicaux, la baisse du prix de médicaments, l’adoucissement des rigueurs de l’assurance invalidité, la lutte contre la pauvreté, etc. Le socialiste fribourgeois serait même le plus apprécié des Sages («L’Illustré» du 31 octobre). Mais attention! L’Intérieur – avec Assurances sociales et Santé – est aussi un Département périlleux. On y prend des coups.