Transparence: le Conseil des Etats recule. This Jenny battu. Ce n’est pas fini.

Faut-il installer le vote électronique au Conseil des Etats? La Chambre des cantons dit oui en juin (par 22 à 21), non en novembre (par 25 à 20). Les décisions continueront de s’y prendre à main levée

Et seuls les observateurs à l’œil exercé sauront reconstituer les puzzles. L’UDC glaronnais This Jenny, initiateur du projet, est battu. Le Conseil national, lui, connaît le vote électronique depuis 1994.

Curieusement, ce recul suit peu le clivage gauche-droite («Neue Zürcher Zeitung» et «Basler Zeitung» du 29 novembre). Chez les «non», sont homogènes 12 démocrates-chrétiens, 2 Verts, l’unique PBD (Werner Luginbühl, Berne). Chez les «oui», on note les deux Verts libéraux, un sans-parti rallié au groupe UDC (Thomas Minder, Schaffhouse). D’autres se divisent: socialistes (10 oui, 1 non), libéraux-radicaux (5 oui, 6 non), UDC (2 oui, 3 non). Ne s’exprime pas le président Filippo Lombardi (PDC, Tessin). Entre juin et novembre, enfin, le Genevois Robert Cramer (Vert) passe de l’abstention au non, la Vaudoise Géraldine Savary (socialiste) et le Schaffhousois Hannes Germann (UDC) du oui au non.

C’est vrai: le projet, en éliminant de la «transparence» des votes intermédiaires parfois importants, fait hésiter. Par ailleurs, le PDC, parti-pivot, veut se réserver une marge de manœuvre dans les débats. D’autres aussi. Peut-être certains souhaitent-ils carrément l’opacité. Tout est-il perdu? La société Politnetz AG met en place un système de vérification des votes par vidéo (les votes de la présidence et des scrutateurs du Conseil, peu visibles, sont les plus délicats à contrôler). La lutte pour la transparence continue.