Echange automatique: le PSS de Levrat songe à une initiative. Mieux qu’en 1984?

Lancera-t-il une initiative pour l’échange automatique d’informations fiscales, le Parti socialiste suisse de Christian Levrat ? Elle jetterait les bases d’une politique de l’«argent propre» plus incisive que celle du Conseil fédéral (qui délègue beaucoup aux banques)

Elle remplacerait avantageusement, selon Levrat, les projets d’impôt libératoire frappant des fraudeurs. Cet impôt est accepté en Grande-Bretagne et en Autriche, mais refusé en Allemagne, voire différé en Italie («SonntagsZeitung» du 16 décembre).
Pour les socialistes, ce pourrait être une revanche. Le secret bancaire figure dans la loi depuis 1934. En 1984, peuple et cantons rejettent l’initiative socialiste «contre l’abus du secret bancaire» (73% de non). Aujourd’hui, ses chances seraient meilleures. Plus qu’en 1984, les pressions internationales – américaines et européennes – poussent au démantèlement du secret bancaire. En Suisse, certains banquiers songent à l’échange automatique d’informations fiscales (ex: Pierin Vincenz, Raiffeisen; Philipp Hildebrand, ex-Banque nationale). Reste à vérifier si une nouvelle initiative renforcerait le mouvement. Car les exceptions au secret bancaire arrivent plus facilement par des pressions du dehors que par celles du dedans. L’UDC réfléchit, elle, à une initiative en faveur du secret bancaire.
L’échec de l’initiative de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) sur la neutralité y fait penser. Il lui a manqué des signatures. Or, les contenus de la neutralité et du secret bancaire, symboles suisses, sont parfois liés à nos relations internationales. Des initiatives populaires n’y ont pas forcément une prise directe.