Ueli Maurer, président UDC de la Confédération en 2013, promet de la fermeté face à l’Union européenne (UE) et au monde. Est-il si mal placé
Des grands partis, l’UDC est l’un de ceux qui affirment avec véhémence la neutralité et l’indépendance de la Suisse. Certes, elle n’empêche ni l’adhésion à l’ONU, ni la conclusion d’accords sectoriels avec l’Union. Mais c’est en partie grâce à elle que sont mis hors-débat l’Espace économique européen comme l’adhésion à l’Union.
Non, Ueli Maurer – président de l’UDC en 1996-2008 – n’est pas mal placé pour résister. Or, l’UE reste dure. Ecoutez la Luxembourgeoise Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne («SonntagsZeitung» du 30 décembre). Pour accéder au marché européen, la Suisse – dit-elle – devra respecter des règles comme la reprise du droit européen (avec juridiction internationale, «au minimum») ou l’abolition de «failles fiscales». Quant aux Etats-Unis de Barack Obama, on ne les voit guère mollir.
Toutefois, Ueli Maurer devra peut-être faire plus de politique étrangère, plus de voyages aussi. Il devra trouver les mots. Face à Viviane Reding, le président libéral-radical Philipp Müller s’y essaie. Il demande une pause dans la relation bilatérale Suisse-UE. C’est délicat. Certains lui reprochent d’ailleurs d’autres propos sur l’aide sociale aux candidats à l’asile (à Simonetta Sommaruga), les avions Gripen (à Ueli Maurer) ou encore l’étude d’un échange de données fiscales (à Eveline Widmer-Schlumpf). Pour les Conseillers fédéraux, plus encore que pour les chefs de partis, il faut être sûr de frapper juste. On est curieux de voir à l’œuvre le président Ueli Maurer.