Burkhalter et Widmer-Schlumpf en alerte. Entre France et Suisse, cela tourne mal.

France-Suisse: le ton monte. Didier Burkhalter et Eveline Widmer-Schlumpf – ministres helvétiques des Affaires étrangères et des Finances – sont en alerte

Cette fois, la querelle porte sur les forfaits fiscaux accordés à des Français installés dans notre pays («Le Temps» du 5 janvier). L’administration française – sans en informer les autorités suisses, semble-t-il – remet en cause une pratique vieille de 1972. Tout cela s’ajoute à d’autres tensions liées à l’évasion fiscale (ex: lenteur du traitement par la Suisse de demandes françaises, révision contestée d’une convention sur les successions, voire présence en Suisse d’agents français du fisc).

Cette dégradation étonne. En septembre, Didier Burkhalter rencontre à Paris son homologue Laurent Fabius. En décembre, la présidente d’alors Eveline Widmer-Schlumpf s’y entretient avec le président François Hollande. On parle visite en Suisse du chef de l’Etat français. Le climat paraît bon. Mais les événements, en France, se précipitent. La taxation de personnes riches, engagée par le pouvoir socialiste, subit des revers (décision du Conseil constitutionnel, expatriation de personnalités comme l’acteur Gérard Depardieu, etc). Tout se passe comme si ce pouvoir socialiste entendait rendre les coups.

Bref, les relations avec la France de François Hollande commencent aussi mal que celles avec la France de François Mitterrand. Mais, en 1983, le Conseiller fédéral Pierre Aubert a une idée de génie. Il invite en Suisse François Mitterrand, socialiste comme lui. C’est le début d’un réchauffement. Avec François Hollande, apparemment, tout reste à faire.