3 mars: Thomas Minder – industriel à Schaffhouse et Conseiller aux Etats indépendant – fera-t-il triompher son initiative «contre les rémunérations abusives»
54% des gens diraient oui, 30% diraient non (sondage Isopublic/SonntagsBlick du 13 janvier). Accepteraient: les électeurs UDC (58% contre 27%), démocrates-chrétiens (60%/30%) et socialistes (69%/17%). Refuseraient: les libéraux-radicaux (30%/60%). Avec l’âge, l’approbation augmenterait. Entre Alémaniques et Romands, l’écart serait faible.
Droite et centre se déchirent. Le monde patronal serait plus divisé qu’il y paraît. Certes, «Economiesuisse» fait campagne pour le non (on évoque 8 millions de francs). Mais des employeurs penchent pour le oui. Thomas Minder est-il un patron «de gauche»? Pas sûr. Au Parlement, il fait groupe commun avec l’UDC. Mais, le 26 janvier à Balsthal (SO), il affronte l’UDC Christoph Blocher (qui dit non à l’initiative). A surveiller. L’appui socialiste à Minder intrigue aussi. Des voix dissidentes de gauche, il est vrai, votent non. C’est également le cas du Genevois Dominique Biedermann, porte-parole écouté d’actionnaires et de caisses de pension. Qui s’y retrouve?
L’initiative Minder, le 3 mars, concurrence un contreprojet indirect du Parlement. Fixation des rémunérations: l’initiative accorde le pouvoir principal aux assemblées générales, le contreprojet aux conseils d’administration. «Parachutes dorés»: l’initiative les interdit plus fermement. Sanctions: l’initiative est plus sévère. Sur les 19 initiatives acceptées depuis 1891, aucune ne bouscule les managers. Un oui, le 3 mars, serait donc un événement.