Armée facultative: l’Autriche dit non. Coup dur pour Gross, Recordon et les autres?

Suppression du service militaire obligatoire et création d’une armée professionnelle: l’Autriche voisine – en vote consultatif – dit non. Pour le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA) et ses alliés, c’est peut-être une mauvaise nouvelle. Leur initiative pour l’abrogation du service militaire obligatoire devrait passer en vote populaire dans les prochains mois. Déjà, le Conseil national la refuse. Le Conseil des Etats pourrait suivre

Parmi ses promoteurs, on repère des figures connues comme les socialistes Andreas Gross (Zurich), Cédric Wermuth (Argovie) ou Evi Allemann (Berne), comme les Verts Josef Lang (Zoug), Cécile Bühlmann (Lucerne) ou Luc Recordon (Vaud).

Attention! Le texte du GSSA, contrairement à la proposition autrichienne, n’évoque pas une armée professionnelle. Il ne l’exclut pas non plus. Il n’exige pas davantage l’abolition de tout contact avec l’OTAN. Or, la Suisse et l’Autriche, qui se veulent neutres, sont associées au «Partenariat pour la paix» chapeauté par l’OTAN. Certains en concluent qu’elles se placent ainsi, de fait, sous le «parapluie» de l’OTAN – et des Etats-Unis.

A première vue, une acceptation de l’initiative du GSSA – avec ou sans le précédent autrichien – paraît faible. Les projets perçus comme « anti-armée » sont souvent refusés. Curieusement, cette règle non écrite reste valable même après la fin de la guerre froide (en gros : dès 1989-1991). Mais le peuple suisse, en matière d’initiatives populaires, devient moins prévisible depuis 20 ans ou plus (sur les 19 initiatives populaires acceptées, 12 le sont de 1982 à nos jours). On restera en alerte.