Mercenaires et pistolets: Sommaruga et Schneider-Ammann aux commandes.

Entreprises de mercenaires en Suisse, c’est non. Exportations d’éléments de pistolets vers l’Arabie saoudite (via les Etats-Unis), c’est encore non. Le Conseil fédéral prend deux décisions qui font date. Elles tombent en plein Forum Economique Mondial de Davos. Six des sept Conseillers fédéraux y côtoient des chefs politiques du monde entier. Certains en seront étonnés.


Contre les entreprises de mercenaires, la socialiste Simonetta Sommaruga (Justice et Police) et le libéral-radical Didier Burkhalter (Affaires étrangères) sont aux commandes. Le Gouvernement y soumet une loi au Parlement. On y vise la participation à des hostilités, les violations graves des droits de l’homme, la mise en danger des intérêts de la Suisse. La protection de convois humanitaires, elle, est admise. La prison jusqu’à 3 ans est prévue. Contre l’exportation de pistolets, le libéral-radical Johann Schneider-Ammann (Economie) prend le relais. On rappelle le rôle répressif de forces saoudiennes au Bahreïn et en Arabie saoudite même.

Faut-il y voir des succès du centre-gauche ? Le Conseil fédéral actuel peut pencher des deux côtés. On y trouve deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset), une PDC (Doris Leuthard), une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann) et un UDC (Ueli Maurer). Ainsi, ce Gouvernement élargi peut aussi bien élever le statut de la Palestine à l’ONU que conclure un projet confidentiel de coopération militaire avec l’Etat d’Israël (« 24 Heures » et « Tribune de Genève » du 24 janvier). Tout cela est propice aux surprises.