Christoph Blocher, à 72 ans, tient-il «son» UDC? Le vote fédéral du 3 mars sur l’initiative de Thomas Minder contre les salaires abusifs des managers fournira un signe. A l’UDC, Blocher reste écouté. Avec lui, les délégués rejettent l’initiative Minder et lui préfèrent le contreprojet du Parlement (à 295 contre 160). Mais attention! Cette initiative serait acceptée par les électeurs UDC (67% à 22%) comme par les Suisses en général (65% à 25% ; sondage GFS-SSR du 25 janvier). Rappel: l’initiative Minder – pour les salaires des managers – donne plus de pouvoir aux actionnaires et exige des sanctions
L’influence de Blocher sur l’UDC est à un tournant. Pendant vingt ans (1987-2007), c’est grâce à lui que l’UDC grandit. Blocher monte au Conseil fédéral (en 2003-2007). Puis, il en est évincé par Eveline Widmer-Schlumpf (en 2007). Règlements de comptes. Le Parti bourgeois démocratique (PBD) – avec Eveline Widmer-Schlumpf – se sépare (en 2008). Et l’UDC recule (28,9% des voix en 2007, 26,6% en 2011). Mais elle reste le premier parti et impose des initiatives (contre les minarets et les étrangers criminels, en 2009-2010). Le dernier mot n’est donc pas dit.
Curieusement, les trois objets du 3 mars seraient approuvés. Voyez l’aménagement du territoire (54% de oui, 18% de non). Or, la réduction prévue des zones à bâtir irrite (comme en Valais). Prenez l’article constitutionnel pour la famille (66% de oui, 23% de non). Or, certains voient une étatisation malvenue dans son intention de mieux concilier vie familiale, activité lucrative et formation (pour les femmes, par exemple). Le vent peut-il encore tourner ?