Echange automatique d’informations fiscales entre la Suisse et l’étranger? Redéfinition du secret bancaire helvétique? La ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf et son Parti bourgeois-démocratique (PBD) sont au centre du bras de fer
A fin 2012, la ministre admet y réfléchir. Alors, l’échec d’un accord avec l’Allemagne pour un impôt libératoire se précise (Autriche et Grande-Bretagne, elles, l’acceptent). Puis, des élus PBD comme Lorenz Hess, Hans Grunder ou Hansjörg Hassler font un pas de plus. A les écouter, cet «échange automatique» serait soumis à des conditions.
Chez les banquiers, Pierin Vincenz (Raiffeisen) et Michel Dérobert (Banquiers privés) s’ouvrent à l’échange automatique. Peter Kunz, professeur de droit économique, l’annonce («Tribune de Genève» et «24 Heures» des 26-27 janvier). Selon certains, l’accord « Fatca » avec les Etats-Unis marque une étape vers l’échange automatique. D’autres vont s’y référer. En face, l’UDC zurichoise et le banquier Thomas Matter préparent leur initiative pour l’ancrage du secret bancaire dans la Constitution. Déjà, un texte est soumis à la Chancellerie fédérale pour examen. Une décision est attendue pour mars. Des libéraux-radicaux et des PDC songeraient à un soutien («Neue Zürcher Zeitung» du 31 janvier).
L’issue est incertaine. Au Conseil fédéral, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset seraient pour l’échange automatique, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann tout comme l’UDC Ueli Maurer contre. Seront donc décisives Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD). Suspense.