Christoph Blocher, a 72 ans, chercherait à étendre son influence sur le monde suisse des médias. Aujourd’hui, le maître à jouer de l’UDC peut compter sur des titres amis comme la «Weltwoche» et la «Basler Zeitung», sur la télévision par Internet «TeleBlocher», par exemple
Désormais, Blocher viserait le groupe du «Tages-Anzeiger» («Tamedia»). Plusieurs actions sont lancées («Der Sonntag» du 17 février). D’abord, la «Weltwoche» procède à des attaques répétées contre le passé «gauchisant» de l’actuel rédacteur en chef du «Tages-Anzeiger», Res Strehle. Le but est de peser sur la ligne du quotidien zurichois, jugé «trop à gauche» par les blochériens. Presque en même temps, la «Basler Zeitung» et «Tamedia» prépareraient la promotion commune de la «SonntagsZeitung» (de «Tamedia») dans la région bâloise. Incidemment, l’imprimerie de la «Basler Zeitung» ferme et le journal devrait être imprimé sur les presses zurichoises de Tamedia. Pour Blocher, la simultanéité de ces actions serait un moyen d’arriver à ses fins. Certes, Pietro Supino, éditeur de «Tamedia», protège Res Strehle. Mais certains croient déjà observer des adoucissements au «Tages-Anzeiger».
«Tamedia» est un poids lourd de la presse suisse. Outre ses titres zurichois, il contrôle d’influentes publications dans le canton de Berne (dont «Der Bund», «Berner Zeitung») et en Suisse romande (dont «24 Heures», «Tribune de Genève», «Le Matin»), pour en citer quelques-unes. Christoph Blocher présume-t-il de ses forces? On a parfois tort, il est vrai, de le sous-estimer.