Tenez-vous bien! L’initiative pour des salaires minimaux de l’Union syndicale suisse (USS) du président Paul Rechsteiner rassemblerait 76% de oui contre 22% de non (sondage Link réalisé sur mandat de l’USS, «Schweiz am Sonntag» du 24 mars). Toutes les régions et toutes les catégories de la population approuveraient
Cette initiative propose des salaires minimaux de 4’000 francs par mois (22 francs par heure). Ils feraient l’objet d’une adaptation régulière à l’indice des salaires et des prix. Or, la moitié environ des employés ne sont pas soumis à des conventions collectives de travail.
Cette initiative de l’USS ferait donc encore mieux que celle de Thomas Minder contre les salaires abusifs des managers lors de la votation du 3 mars (67,9% de oui). Un autre pointage donne également l’avantage à l’initiative des Jeunes Socialistes pour une réduction de 12 à 1 de l’écart des salaires dans l’entreprise (49,5% de oui, 40% de non, sondage Isopublic, 10 mars).
Tout cela serait très nouveau. En Suisse, les salaires sont le plus souvent fixés – dans l’économie privée surtout – par le marché ou par des conventions collectives de travail. L’Etat intervient peu. L’initiative Minder, d’ailleurs, ne fixe pas de plafonds chiffrés. Les assemblées d’actionnaires, dont le pouvoir augmente, gardent ainsi une appréciable marge. Avec les initiatives de l’USS et des Jeunes socialistes, des exigences chiffrées s’ajoutent. Leur éventuelle acceptation modifierait donc les règles. Ce serait un tournant. Mais tout n’est pas fait.