Simonetta Sommaruga, première ministre socialiste de Justice et Police dans l’histoire du Conseil fédéral, affronte la double bataille populaire du 9 juin en situation piquante. Voyez plutôt
Et d’un: Simonetta Sommaruga défend une réforme urgente du droit d’asile refusée par son parti. La désertion et l’objection de conscience n’y sont plus des motifs d’asile. Le dépôt de demandes dans les ambassades est aboli. Des centres pour requérants récalcitrants sont envisagés. Le parti socialiste n’a pas participé directement au lancement du référendum, mais les jeunes socialistes si. Pour le 9 juin, socialistes, Verts et femmes démocrates-chrétiennes votent non. Dans les Eglises, le ton est aussi critique. Bref, Simonetta Sommaruga évolue dans un paysage bigarré. A la fin, il est vrai, les durcissements «officiels» du droit d’asile sont souvent approuvés.
Et de deux: Simonetta Sommaruga, comme son parti, combat l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Mais les socialistes soutiennent les initiatives voisines rejetées en 1900 et 1942. Le 9 juin, certaines figures de gauche voteront oui. On cite les socialistes Micheline Calmy-Rey (ex-Conseillère fédérale), Pierre-Yves Maillard et Géraldine Savary, le Vert Robert Cramer. Deux sièges sur sept, dans l’initiative, sont d’ailleurs réservés aux Latins. Lors d’une élection populaire, les socialistes pourraient même y gagner (un sondage les fait passer de 2 à 3 Sages). L’UDC, à la peine lors d’élections en mode majoritaire, pourrait être déçue (mais le succès d’Oskar Freysinger en Valais dit le contraire). Tout cela devrait mettre à l’aise Simonetta Sommaruga. Rien, toutefois, n’est joué.