Thatcher, Kopp, Leuthard et les autres se ressemblent peu. Mais il y a une trace.

Margaret Thatcher, unique femme Première ministre dans l’histoire britannique de 1979 à 1990, s’en va. Cette conservatrice ressemble peu aux sept premières Conseillères fédérales suisses. La dureté de son action en plusieurs occasions – ex: guerre des Malouines, bras de fer avec les syndicats et les nationalistes irlandais, promotion d’un libéralisme «pur», tensions avec l’Union européenne – n’a pas vraiment d’équivalent chez les femmes politiques helvétiques.


Même la Conseillère fédérale radicale Elisabeth Kopp (1984-1989), auxquels certains reprochent sa fermeté sur l’asile, est différente. La distance est plus grande avec les centristes Ruth Metzler (PDC, 1999-2003), Doris Leuthard (PDC, dès 2006) ou Eveline Widmer-Schlumpf (PBD, dès 2007). Là, c’est l’image d’une Angela Merkel, Chancelière chrétienne-sociale allemande, qui surgit. Enfin, les Conseillères fédérales socialistes Ruth Dreifuss (1993-2002), Micheline Calmy-Rey (2002-2011) et Simonetta Sommaruga (dès 2010) sont encore plus loin. Chez les femmes comme chez les hommes, il y a plusieurs manières de faire de la politique.

Pourtant, le libéralisme «pur» de Margaret Thatcher – combiné avec celui de son allié américain Ronald Reagan – influence la Suisse. Sa relation avec notre pays est bonne (visites en 1984, en 1990). On décèle des traces de son empreinte à droite. L’UDC remodelée par Christoph Blocher dès la fin des années 1980 en est une proche héritière (ex : «Bund» et «Tages-Anzeiger» du 9 avril, «Neue Zürcher Zeitung» du 10 avril, «Weltwoche» du 11 avril). Cette marque est-elle aujourd’hui moins visible? A vérifier.