Ni Dreifuss ni Ogi ne quittent la scène. Et ils connaissent le monde.

Ruth Dreifuss et Adolf Ogi – dissemblables en presque tout – se croisent au Conseil fédéral. L’une y est socialiste genevoise (entre 1993 et 2002), l’autre UDC bernois (entre 1987 et 2000)

Dans un Gouvernement où les grandes forces se côtoient, c’est fréquent. Malgré les différences, le courant passe bien. Aujourd’hui, ils font partie de ces ex-Sages toujours présents sur la scène. Tous deux ont aussi en commun de parcourir le monde et de le connaître.

Voyez Ruth Dreifuss. L’une de ses grandes affaires, c’est le combat contre la drogue. En Allemagne, son action suscite une vive curiosité (à lire: «Die Zeit» de Hambourg, 2 mai). Depuis 2011, Ruth Dreifuss fait partie d’une commission internationale de haut niveau. D’autres anciens présidents et ministres s’y retrouvent. On y parle décriminalisation de la consommation de drogue. Cela permettrait d’utiliser plus efficacement les thérapies, de mieux prévenir les infections. Le prochain sommet de l’ONU sur les drogues, en 2016, en retentira. La contestation s’annonce vigoureuse.

Prenez Adolf Ogi. De tous les UDC, c’est peut-être le plus internationaliste (à lire: Wüthrich/Häfliger, «Dölf Ogi, C’est formidable», Editions Attinger/L’Illustré). En 1992, Ogi est l’un des quatre Sages à proposer des négociations d’adhésion à l’Union européenne. En 2002, il approuve l’entrée à l’ONU. Qu’il s’agisse de Kofi Annan (dont il sera conseiller pour le sport), François Mitterrand, Bill Clinton, Toni Blair ou tout autre, son sens du contact stupéfie. Au moment où la Suisse affronte parfois une grande solitude diplomatique, Adolf Ogi est une leçon.