Eveline Widmer-Schlumpf, Conseillère fédérale PBD et ministre des finances, est au cœur de deux batailles combinées
Et d’un, elle remporte au Conseil des Etats un succès remarqué en faisant accepter un projet fiscal contesté avec les Etats-Unis (24 à 20, puis 24 à 15). Le débat est serré. Ce projet autorise des banques suisses à fournir à la justice américaine des informations sur des cas de fraude. Le débat au Conseil national s’annonce tout aussi tendu.
Cette empoignade est associée, pour certains, à l’éventuelle réélection d’Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral en 2015. Pour l’UDC et les libéraux-radicaux, les coalitions coïncident. Eux s’opposent au projet américain comme à la présence d’Eveline Widmer-Schlumpf à l’Exécutif. Le projet américain serait l’occasion de la déstabiliser. Philipp Müller, président libéral-radical, est l’un des plus explicites. Pourtant, le projet américain est approuvé par les banques – dont l’UDC et les libéraux-radicaux se veulent proches.
Le camp favorable à Eveline Widmer-Schlumpf, lui, se disperse. Les socialistes combattent le projet américain. Selon eux, les banques ayant aidé des fraudeurs doivent assumer. Au Conseil des Etats, toutefois, plusieurs socialistes appuient le projet. Le soutien domine au PBD, au PDC, chez les Verts libéraux, chez les Verts historiques. Eveline Widmer-Schlumpf est élue au Conseil fédéral en 2007 (contre l’UDC Christoph Blocher) et réélue en 2011. Entre l’UDC Ueli Maurer, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, la PDC Doris Leuthard, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset, elle occupe peut-être la place la plus convoitée.