Langues nationales à la peine? Isabelle Chassot change à un moment délicat.

Attention, langues nationales! Isabelle Chassot lâche la présidence de la Conférence des directeurs cantonaux de l’Instruction publique pour l’Office fédéral de la Culture à un moment délicat.

Le Conseiller fédéral Alain Berset, chef de l’Intérieur (qui inclut la Culture), est aussi visé. Car la promotion des langues nationales affronte des résistances : autour de Zurich, en Suisse centrale et orientale, hors de la frontière des langues. L’étude du français y est en cible.

Une assemblée d’enseignants s’inquiète («La Liberté» du 14 juin, «Schweiz am Sonntag» du 16 juin). Elle exige une amélioration des conditions d’apprentissage des langues étrangères (ex: l’anglais et une autre langue nationale). Elle veut plus de moyens, des classes plus petites, l’unification des rythmes d’étude dans les cantons, voire l’abandon des notes. Certains proposent même de rendre facultative l’étude d’une des langues (le français plutôt que l’anglais).

Le Concordat «HarmoS» – dès 2009 – fixe le cadre. Le délai de transition y est de 6 ans. Le début de l’apprentissage des langues étrangères est fixé aux 3e et 5e années. Les cantons sont libres de commencer par une autre langue nationale ou par l’anglais (Tessin et Grisons ont leurs systèmes). Obstacle: seuls 15 des 26 cantons adhèrent à «HarmoS» (ils font, il est vrai, 76,2% de la population). Les autres cantons le refusent (Lucerne, Uri, Nidwald, Zoug, Grisons, Thurgovie, Appenzell RE) ou n’ont pas décidé (Argovie, Schwyz, Obwald, Appenzell RI). Le pouvoir fédéral pourrait intervenir. La loi sur les langues, depuis 2010, le lui permet. En cas de blocage tenace sur les langues, on sera curieux de le voir au travail.

Photo © Wikipédia / Ludovic Péro