Pouvoir suisse: personne n’est plus «au milieu» qu’Eveline Widmer-Schlumpf.

Eveline Widmer-Schlumpf! Personne n’est plus «au milieu» du pouvoir suisse que la ministre PBD des Finances. Presque tout passe par elle.

C’est le cas, traditionnellement, des dépenses et des recettes de l’Etat. L’évasion fiscale et le secret bancaire s’ajoutent. Les Finances sont un département-pivot. Aucun ministre UDC, depuis 1929, ne les pilote. C’est seulement en 2010 qu’Eveline Widmer-Schlumpf – UDC passée au PBD deux ans plus tôt – quitte Justice et Police pour les Finances. Coïncidence

Elle occupe aussi la position la plus disputée. En 2007, le Parlement l’élit au Conseil fédéral – à la place de l’UDC Christoph Blocher. Le Gouvernement vire «au milieu». En 2011, le Parlement confirme. Eveline Widmer-Schlumpf est réélue. Seule Doris Leuthard (du PDC) est presque aussi «au milieu» qu’elle. Leurs partis coopèrent. Les entourent: Ueli Maurer (UDC), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), Simonetta Sommaruga et Alain Berset (socialistes). Le prochain bras de fer est pour 2015.

Bref, elle cumule, Eveline Widmer-Schlumpf. Car les batailles de l’évasion fiscale et du secret bancaire sont acharnées. L’ouverture vers un échange de données fiscales divise. Voyez le conflit avec les Etats-Unis. Après l’échec d’une «Lex USA» au Conseil national, c’est toujours elle qui dirige. Chaque banque désireuse de négocier devra obtenir une autorisation. Mais les Américains menacent en cas de blocage («Neue Zürcher Zeitung» du 4 juillet). Voyez la Convention Suisse-France sur les successions. Certains reprochent à la ministre – et au Conseil fédéral – de faire trop de concessions. Qui dit mieux?