Attention! Christoph Blocher, à 72 ans, attire toujours. Le film du Vaudois Jean-Stéphane Bron, «L’expérience Blocher», suscite au Festival de Locarno une curiosité intense
Le rénovateur de l’Union démocratique du centre (UDC) conserve, en 2013, un pouvoir de fascination que peu d’autres politiciens suisses égalent. Certains le voient en fin de carrière. C’est à vérifier.
Car le déclin de Blocher n’est pas sûr. L’UDC, en 2013, est toujours le premier parti. Entre 1987 et 2007, elle monte de 11% à 28,9% des voix. Elle passe de la quatrième à la première place. C’est une rareté. Blocher insuffle à l’UDC des accents nouveaux. On y décèle des coups de frein en politique européenne, internationale, sociale, écologique (par exemple). En 2003, le Parlement élit Blocher au Conseil fédéral. Surgissent des coups durs. En 2007, le Parlement l’évince du Gouvernement. En 2011, l’UDC fléchit à 26,6% des voix. Mais, en même temps, elle impose des initiatives contre les minarets (2009), contre les étrangers criminels (2010). Dès 2011, on remarque des reculs lors d’élections cantonales, mais aussi des succès. Pour le score fédéral de 2015, on retient son souffle.
Blocher ne se tient pas pour battu. En 2011, il se fait réélire au Conseil national. Il lutte sans relâche contre une intégration larvée dans l’Union européenne, pour la préséance du droit suisse sur le droit international. Avec des partenaires, il se fait une place dans les médias (ex: «Weltwoche», «Basler Zeitung», «Tele Blocher» sur Internet). Certains lui prêtent d’autres ambitions (peut-être un rapprochement avec le groupe «Tamedia»). Blocher continue.