Syrie en guerre: la Berne fédérale affiche une perplexité croissante. Didier Burkhalter (aux Affaires étrangères) et Simonetta Sommaruga (pour l’Asile) en sont deux acteurs majeurs.
Au début, certains décèlent de la sympathie helvétique pour l’opposition au président Bachar Al-Assad. Tour à tour, on évoque le financement de réunions d’opposants, des soutiens hospitaliers, des mesures contre des livraisons d’armes ou des flux bancaires, des interdictions d’entrée à des gens du régime. Mais la présence dans l’opposition de groupes suspects incite à la prudence. La Berne fédérale, qui reconnaît en principe des Etats, hésite à se prononcer sur la Coalition nationale syrienne. Elle attend et voit.
Puis, les événements s’accélèrent. L’usage présumé d’armes chimiques par les forces de Bachar Al-Assad contre la population change la donne. Les Etats-Unis de Barack Obama, la Grande-Bretagne de David Cameron et la France de François Hollande envisagent des frappes. Ce pourrait être hors du Conseil de sécurité de l’ONU. Car la Russie de Vladimir Poutine et la Chine de Xi Jinping y protègent Bachar Al-Assad. La Berne fédérale, elle, mise sur une solution politique, sur une nouvelle conférence à Genève, sur l’aide renforcée aux réfugiés
Il n’y a pas de dossier de politique internationale plus embarrassant. L’élimination de Saddam Hussein (en 2006), Oussama Ben Laden ou Mouammar Kadhafi (en 2011) ne règle pas tout. Les «printemps arabes» suscitent des inquiétudes. Pour la Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga, la mission exige de la finesse.