Les grands équilibres, en politique suisse, changent peu. Mais, à l’intérieur de chaque pôle, cela bouge (sondage Vimentis, «Schweiz am Sonntag» du 1er septembre).
Voyez la droite. L’UDC de Christoph Blocher se redresse (26,6% de voix aux élections de 2011, +1,1% en 2012), mais les libéraux-radicaux de Philipp Müller s’effritent (15,1%, -0,7%). Prenez le «milieu». Se renforcent les Verts libéraux de Martin Bäumle (5,4%, +2,2%) et le Parti bourgeois démocratique PBD de Martin Landolt (5,4%, +1,3%), mais le PDC de Christophe Darbellay fléchit (12,3%, -1,9%). Scrutez la gauche. Les Verts d’Adèle Thorens se maintiennent (8,4%, +0,1%), mais les socialistes de Christian Levrat se tassent (18,7%, -1,3%). Est-ce peu? Est-ce beaucoup?
Rien n’est garanti pour les élections de 2015. C’est une alliance non écrite de la gauche et du «milieu» qui impose le Conseil fédéral actuel. Y voisinent deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset), deux élues du «milieu» (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann), un UDC (Ueli Maurer). Tiendra-t-il?
Car la pression de l’UDC pour un deuxième siège ne faiblira pas. Widmer-Schlumpf, Burkhalter et Schneider-Ammann seront les plus exposés. Christian Levrat, président socialiste, fera tout pour empêcher le retour d’une majorité de droite comme en 2003-2007 – avec les UDC Blocher et Schmid, les radicaux Merz et Couchepin («Zentralschweiz am Sonntag» du 1er septembre). Cela signifie-t-il un ferme soutien socialiste à Eveline Widmer-Schlumpf – comme en 2007 et 2011? Le président Levrat ne dira pas non