Les libéraux-radicaux de Philipp Müller, grâce à leur virage écologique, garderont-ils en 2015 leurs deux sièges au Conseil fédéral? Les réactions sont contrastées
Aujourd’hui, le Neuchâtelois Didier Burkhalter et le Bernois Johann Schneider-Ammann sont en place. Pour un parti à 15,1% de voix en 2011, c’est bien payé. Si l’effritement devait se poursuivre, l’attribution de l’un des deux sièges se poserait à nouveau. Mais la conversion des libéraux-radicaux à l’écologie pourrait changer la donne («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 26 octobre, «SonntagsZeitung» du 27 octobre).
Martin Bäumle, président des Verts libéraux, prend au sérieux les intentions écologiques de Philipp Müller. Si les libéraux-radicaux contribuent à une fiscalité écologique, dit-il, leurs chances de garder deux sièges augmentent. Christian Levrat, président socialiste, voit d’abord dans les annonces de Philipp Müller une action de «marketing». Lui relance son idée de transférer l’un des deux sièges libéraux-radicaux à l’UDC (Ueli Maurer est seul UDC). Martin Landolt, président du PBD, est d’un avis voisin. A écouter Christoph Mörgeli, chef de programme à l’UDC, les jours du Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann seraient comptés. Pour Christoph Blocher, un appui libéral-radical à un lien institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne, ou à la fiscalité écologique, serait même un casus belli.
Curieusement, la non-réélection en 2015 de la Conseillère fédérale PBD Eveline Widmer-Schlumpf, «tombeuse» de Blocher en 2007, est peu évoquée. Centre et Gauche – PBD, PDC, Verts libéraux, Verts historiques, socialistes – la soutiennent. On verra si tout cela tient.