A 73 ans, le Zurichois Christoph Blocher – réinventeur de l’UDC – est l’élu le plus «à droite» du Conseil national pour l’année 2012-2013. Seul son collègue schwyzois Pirmin Schwander fait jeu égal.
Tel est l’un des résultats les plus remarqués d’une analyse par l’expert Michael Hermann de l’Université de Zurich («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps», 26 novembre). Le passage des ans n’aurait donc aucun effet adoucissant sur l’un des politiciens les plus médiatisés
De même, l’influence de Blocher sur le groupe parlementaire UDC reste forte. Aucun groupe n’est pareillement campé «à droite». Il y a un fossé avec les autres. Bon nombre de groupes se situent «au milieu». C’est le cas, en allant du centre-droite au centre-gauche, des libéraux-radicaux, du PBD, du PDC (très dispersé) et des Verts libéraux. Entre eux, les frontières sont floues. Tout à gauche, socialistes et Verts sont également séparés.
Pour l’UDC, cet éloignement est l’héritage de Blocher. Peut-être rend-il plus difficile l’élection de Conseillers fédéraux d’obédience blochérienne (Blocher élu en 2003, écarté en 2007; Ueli Maurer élu dès 2008). Il arrive au Parlement de préférer des candidats plus modérés (Samuel Schmid en 2000-2008, Eveline Widmer-Schlumpf dès 2007, aujourd’hui au PBD). Cela conduit à des tensions. Conséquence: l’UDC, premier parti, est sous-représenté à l’Exécutif (Maurer y est seul). De prochaines successions pourraient s’en ressentir. C’est vrai: le Parlement agit parfois de même avec d’autres partis (ex: en 1983, Otto Stich est préféré à Lilian Uchtenhagen, tous deux sont socialistes). Mais c’est une autre histoire.