Elle fait entre 32,7% et 36,2% de parts de marché en Suisse romande, entre 27,6% et 30,2% en Suisse alémanique. «Elle», c’est l’ambitieuse série de films de télévision «Les Suisses», produite par la SSR de Roger de Weck.
Son bilan suscite des appréciations mélangées («Neue Zürcher Zeitung» du 30 novembre, «Schweiz am Sonntag» du 1er décembre). Mais elles sont plutôt perçues comme un encouragement à poursuivre. Il y a de quoi faire
Voyez la Suisse entre Marignan (1515) et Waterloo (1815). Elle est oubliée. Mais elle n’est pas anodine. La Réforme de Zwingli et Calvin passe par là. Des guerres religieuses très dures divisent (Kappel, Villmergen). Les tensions sont vives entre villes et campagnes (guerre des paysans réprimée). Six cantons arrivent en 1803 (Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin, Vaud), trois autres en 1815 (Valais, Neuchâtel, Genève). Et ce n’est pas tout.
Surtout: ce serait une manière élégante d’y placer des femmes. Dans la série, six héros sont des hommes: le fondateur Werner Stauffacher (pour les débuts), le guerrier Hans Waldmann et le conciliateur Nicolas de Flue (pour le XVe siècle), le général-humaniste Guillaume-Henri Dufour, les hommes du Gothard Stefano Franscini et Alfred Escher (pour le XIXe). Mais la présence politique des femmes augmente. Elle prépare le suffrage féminin et l’égalité des droits. L’élection des premières Conseillères fédérales est un moment fort. De vastes transformations – armée, économie, Etat social, environnement, ouverture internationale, etc – retentissent. La jonction avec aujourd’hui en devient encore plus lisible.