Les droits humains brouillent la politique internationale de la Suisse. Voyez les Jeux Olympiques à Sotchi – du 7 au 23 février – dans la Russie de Vladimir Poutine
Les Conseillers fédéraux Didier Burkhalter (président en 2014), Ueli Maurer et Alain Berset devraient s’y rendre («SonntagsBlick» du 22 décembre). Y aller, selon certains, serait légitimer la répression (d’opposants, d’homosexuels, etc). L’Allemand Joachim Gauck, le Français François Hollande et l’Américain Barack Obama, par exemple, n’iraient pas. Face à la fronde, le Parlement russe libère des activistes de Greenpeace (dont le Suisse Marco Weber) et deux opposantes du Pussy Riot. Poutine, lui, exile l’homme d’affaires Mikhaïl Khodorkovski (après 10 ans de prison). A surveiller.
Attention! La Suisse, face aux régimes peu ou pas démocratiques, change. Celle de Max Petitpierre ne noue avec l’URSS de Joseph Staline qu’en 1946. Mais voyez la Chine. En 1950, Petitpierre est l’un des premiers à reconnaître Mao Tsé-toung. En 2013, Johann Schneider-Ammann signe un accord de libre-échange avec Xi Jinping et Li Keqiang. Afrique du Sud: la Suisse – tout en rejetant l’apartheid – peine à se joindre aux sanctions internationales. Avec René Felber, elle change aussi. Cette Suisse, au total, est plutôt anti-boycott.
Arménie et Turquie, c’est spécial. La Cour européenne des droits de l’homme, à la surprise de plusieurs, refuse de qualifier de «génocide» les massacres de 1915. Il n’y aurait pas consensus. En Suisse, les avis divergent (le Conseil national parle en 1993 de «génocide», le Conseil des Etats et le Conseil fédéral, non). La Cour donne ainsi raison à un politicien turc. La bataille juridique continue.