Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann – trio de Conseillers fédéraux – ont-ils déjà gagné leur match sur l’Europe et les migrations
Ce 9 février, l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» capoterait (36% de oui contre 53,5% de non, sondage Isopublic, «SonntagsZeitung» et «Le Matin Dimanche» du 29 décembre). Celle de l’Association Ecologie et Population (ECOPOP) «halte à la surpopulation» ne ferait guère mieux (33,4% de oui, 46,2% de non). L’extension à la Croatie de la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE), elle, passerait (48,4% de oui, 33,9% de non). Des votes contraires mettraient les relations Suisse-UE en danger.
Cet appui à la politique européenne et migratoire étonne par sa netteté. C’est vrai: les votes sur l’Europe et les étrangers tournent souvent à l’avantage du Parlement et du Gouvernement. Mais pas toujours. Le rejet de l’Espace économique européen (en 1992) et le succès de l’initiative écologiste des Alpes (en 1994) irritent nos partenaires. Ce sera aussi le cas des initiatives de l’UDC, perçues comme anti-étrangères, contre les minarets (en 2009) et pour le renvoi des étrangers criminels (en 2010). Ce seront des chocs.
Aucun combat n’est gagné d’avance. Les votes parlementaires et populaires deviennent moins prévisibles. Entre 1949 et 1982, aucune initiative n’est acceptée. Puis, le vent tourne. Dès les années 2000, le rythme des surprises augmente. La redistribution des forces y a sa part (pôles forts à gauche et à droite, dispersion des partis «du milieu»). On est averti.