Le Conseil fédéral et ses alliés auraient-ils déjà gagné leur triple bataille du 9 février
L’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» serait rejetée (à 55% contre 37%). Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann se battent. Un même échec attendrait l’initiative contestant le financement de l’avortement par l’assurance-maladie de base (à 58% contre 35%). Alain Berset lutte. Par contraste, le projet ferroviaire pourrait l’emporter (à 56% contre 27%). Doris Leuthard s’engage. Ce triple sondage – GFS-SSR du 10 janvier – est-il trompeur?
Gare aux précédents! En 2009, l’initiative anti-minarets de l’UDC triomphe. Or, deux semaines avant, un sondage suggère un refus («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 11 janvier). D’autres surprises émaillent l’histoire des sondages («Schweiz am Sonntag» du 12 janvier). Non à l’Espace économique européen (en 1992). Non au moratoire nucléaire (en 2003). Non à une initiative fiscale socialiste (en 2010). Non à la hausse de la vignette autoroutière (en 2013). Cela peut toucher des élections (en 2011, le score de l’UDC se révèle plus faible). Un sondage, rappelle le politologue Claude Longchamp (de GFS), est la photographie d’un moment. Elle peut donc changer.
Ces incertitudes, pour le 9 février, guettent l’initiative «contre l’immigration de masse». Deux autres initiatives UDC jugées «anti-étrangères» viennent de gagner (contre les minarets en 2009, contre les étrangers criminels en 2010). Mais les partisans du projet ferroviaire devront se mobiliser pour assurer la double majorité du peuple et des cantons. Baisser la garde serait imprudent.