9 février: attention danger! Certains redoutent une cassure sur l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». La Suisse italienne – celle de la Ligue des Tessinois et de l’UDC – pourrait voter «oui» contre le reste du pays.
Certains indices, dont l’appui des Verts tessinois à l’initiative, le suggèrent. La pression des travailleurs frontaliers d’Italie y pousse (près de 60’000 personnes, «Neue Zürcher Zeitung» du 22 janvier). Une acceptation de l’initiative, avertissent ses adversaires, susciterait une crise sérieuse entre la Suisse et l’Union européenne (UE).
Ce clivage entre la Suisse italienne et le reste du pays en politique internationale est récent. En 1991, la naissance de la Ligue des Tessinois de Giuliano Bignasca et Flavio Maspoli (aujourd’hui décédés) l’annonce. Certes, en mai 1992, le Tessin appuie l’adhésion de la Suisse au FMI et à la Banque mondiale. Mais, en décembre, il précipite le rejet de l’Espace économique européen (seuls Bâle et Suisse romande approuvent). Puis, le Tessin vote souvent «non». En face, la Suisse romande et la majorité, fréquemment, répondent «oui» (ONU en 2002, accords bilatéraux Suisse-UE). Bref, les «sœurs latines» se séparent. En 1920, au contraire, Suisse romande et Tessin font accepter ensemble la Société des nations (SDN). Le Conseiller fédéral tessinois Giuseppe Motta mène le combat
La Suisse italienne n’a plus de Conseiller fédéral depuis 1999. Est-ce la raison de ce tournant? Troublant: il se situe au milieu du règne du Tessinois Flavio Cotti au Gouvernement (1986-99). Lui-même pilote l’Intérieur (jusqu’en 1993), puis les Affaires étrangères. A creuser.