Immigration, contingents et plafonds: le casse-tête de Burkhalter et Sommaruga.

Immigration de masse: le plus dur – pour Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga, le Conseil fédéral et le Parlement – sera probablement de fixer les contingents et les plafonds annuels.

L’initiative UDC du 9 février les exige. Le plus simple, diront certains, serait de les calculer selon les chiffres de l’immigration des dernières années. Pourquoi pas?

Mais ce serait un casse-tête. Pour l’UDC et la plupart des vainqueurs du 9 février, de tels contingents et plafonds seraient trop hauts. Ces vainqueurs sont en majorité des cantons accueillant de faibles proportions d’étrangers. La moyenne de la population étrangère en Suisse se situe à 22,1 % en 2011 (site «travail-en-suisse.ch»). Chez les 14,5 cantons favorables à l’initiative, seuls sont en-dessus le Tessin (26,4%) et Schaffhouse (23,2%). C’est le contraire pour les 8,5 cantons vaincus. Seuls sont en-dessous de la moyenne le Jura (12,4%), Fribourg (18,4%) et le Valais (21,1%). Tous les autres sont en-dessus : Neuchâtel (23,1%), Zurich (23,9%), Zoug (24%), Vaud (30,8%), Bâle-Ville (32,8%), Genève (36%). Ce sont ceux que l’ «immigration de masse» gêne le moins. Paradoxe

Le contraste est aussi frappant entre le Tessin, d’un côté, Bâle-Ville et Genève, de l’autre côté. Ce sont trois des cantons les plus touchés par l’immigration frontalière. Les problèmes s’y ressemblent en partie. Or, le Tessin fait un triomphe à l’initiative, Bâle-Ville et Genève la rejettent. Trouver des contingents et des plafonds acceptables par tous tient donc du pari. L’initiative prescrit un délai d’application de trois ans. Cela promet.