La Suisse de Didier Burkhalter, entre la Russie, l’Union européenne (UE), les Etats-Unis et d’autres grands acteurs, engage une partie difficile. En jouer comme des «poids» et des «contrepoids» devient moins simple que jamais.
Voyez la Russie de Vladimir Poutine. Jusqu’à présent, la Suisse entretient avec elle de bonnes relations. Avec une action militaire russe en Ukraine et en Crimée, le tableau peut changer. Pour Poutine, le but est d’y protéger les Russes et les intérêts russes. Ailleurs, cela sera perçu comme une invasion. L’affaire est d’autant plus pointue que la Suisse de Didier Burkhalter préside l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE). On y trouve la Russie, des républiques de l’ex-URSS (Ukraine comprise), mais aussi les Etats-Unis, le Canada et le gros de l’Europe. Les tensions Ukraine-Russie y ont donc leur place. S’il y a bien action militaire russe en Ukraine, la présidence suisse de l’OSCE ne pourra pas l’ignorer. Les «bonnes relations» Suisse-Russie y survivront-elles
Du côté d’autres grands acteurs, les éclaircies sont rares. Avec l’Union européenne de José Manuel Barroso, les coups de frein se multiplient. Le succès de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse», le 9 février, continue d’exercer des effets paralysants. Le dialogue sur les relations institutionnelles Suisse-UE est renvoyé. En Suisse même, l’application de l’initiative est en plein débat. Avec les Etats-Unis de Barack Obama, le conflit fiscal et bancaire rebondit au Congrès. Bref, on voit les «poids», moins les «contrepoids». A la Suisse de Didier Burkhalter, il faudra du talent.