Suisse et Russie – en pleine tension Ukraine-Russie sur la Crimée – vivent un moment inouï. Ce printemps (peut-être en avril), le président Didier Burkhalter devrait être reçu en visite d’Etat à Moscou par le président Vladimir Poutine. 200 ans de relations Suisse-Russie seront célébrés. Un accord de libre-échange est en lancement (avec l’AELE). A Genève, un forum vient de se tenir avec la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et des experts des deux pays. A Genève encore, l’ex-ministre Micheline Calmy-Rey est décorée par Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Certes, la Suisse suspend ses livraisons d’armes à la Russie. Mais le lien ne casse pas
Faut-il s’en plaindre ? Pour la présidence suisse de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), cette proximité est un atout. L’Histoire, aussi, peut aider. En 1814-1815, le Congrès de Vienne des vainqueurs de Napoléon est bienveillant pour la Suisse. Le Grec Capo d’Istria, actif dans la diplomatie russe, est un ami. Genève, Neuchâtel et le Valais deviennent cantons suisses. Vaud, entré en 1803, est consolidé. Le lien se noue. Plus tard, les duretés staliniennes jetteront un froid. Puis, cela se réchauffera.
Plus que jamais, la Suisse a besoin d’appuis. Or, aucun n’est sûr. L’initiative UDC «contre l’immigration de masse» inquiète l’Union européenne. Des doutes s’élèvent sur sa compatibilité avec l’accord de libre-échange Suisse-Chine (sur les quotas migratoires). Avec l’Inde, un autre accord souffre. Avec les Etats-Unis, le contentieux fiscal et bancaire dure. Chaque partie exige un fameux doigté.
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