Crise Ukraine-Russie! Non, la Suisse de Didier Burkhalter ne reprend pas automatiquement les sanctions de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis contre la Russie de Vladimir Poutine. Mais elle bouge.
Ainsi, le Conseil fédéral juge illégale la prise de la Crimée. Il confirme le gel d’exportations d’armes, la suspension de cours de soldats russes dans les montagnes suisses, le renvoi de négociations pour un accord de libre-échange. Il se joint aussi à l’interdiction de visas pour certaines personnes selon l’accord de Schengen. Enfin, il s’engage à empêcher le contournement de sanctions – notamment financières. D’autres mesures pourraient suivre
La crise Ukraine-Russie est plusieurs fois délicate. Elle l’est pour la présidence suisse de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Aucune autre n’est mieux placée pour résoudre la crise. Presque tous les acteurs s’y retrouvent: Ukraine et Russie, mais aussi d’autres membres de l’ex-URSS, les pays de l’UE, les Etats-Unis. Du coup, la décision de l’OSCE d’envoyer des observateurs en Ukraine est de bon augure. Et puis, la crise coïncide avec le 200e anniversaire du lien officiel Suisse-Russie. Le président Burkhalter devrait être reçu à Moscou par le président Poutine. Enfin, tout cela surgit dans un climat de relations Suisse-Russie plutôt cordial.
Alors? La crise Ukraine-Russie – pour une Suisse désireuse de diversifier sa politique internationale – est-elle «utile»? Des forces qui comptent, seules la Chine, l’Inde et quelques autres n’y sont pas. Voyez aussi cette absence de la Suisse de l’UE ou de l’OTAN. Oui, c’est peut-être l’occasion de rebondir.