Lien France-Suisse: la mise sur orbite du nouveau Gouvernement français – piloté par Manuel Valls – suscite des réactions mélangées. Les racines helvétiques du chef (par sa mère) intéressent
La montée de Michel Sapin aux finances rassure (la fiscalité, ce sera lui). La promotion d’Arnaud Montebourg à l’économie inquiète (l’homme aime peu la Suisse). Et puis, Ségolène Royal, à l’écologie, est perçue avec curiosité. Laurent Fabius, aux affaires étrangères, reste pour certains un mystère.
Oui, il y a de la tiédeur dans ce lien officiel France-Suisse. Elle se vérifie dès le début de la présidence de François Hollande en 2012. Les tensions nées de l’évasion fiscale et du secret bancaire s’apaisent mal (ex: successions, forfaits fiscaux). L’acceptation du 9 février en Suisse de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» irrite. Il y a des éclaircies. La visite d’Etat de François Mitterrand en 1983, voulue par le Conseiller fédéral Pierre Aubert, en est une.
Et pourtant! Peu d’Etats entretiennent des relations «naturelles» aussi intenses. L’attraction mutuelle est évidente. La France accueille la plus forte colonie de Suisses de l’étranger tout comme la Suisse accueille la plus forte colonie de Français de l’étranger. Le passé y est-il pour quelque chose? Car ce lien remonte haut. Entre 1515 (Marignan) et 1815 (Waterloo), il est décisif. En 1803, six cantons arrivent (Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin, Vaud). C’est l’Acte de Médiation de Bonaparte. En 1815, trois autres cantons suivent (Valais, Neuchâtel, Genève). Là, c’est le Congrès de Vienne des vainqueurs de Napoléon. Et ce ne sera pas tout.