Johann Schneider-Ammann – Conseiller fédéral libéral-radical, chef de l’Economie, de la Formation et de la Recherche – sauvera-t-il sa tête en 2015?
Son voyage au Brésil avec une délégation de patrons semble lui faire de bien (RTS du 6 avril). C’est un genre d’activités que cet ancien entrepreneur aime. On le vérifie à l’accord de libre-échange Suisse-Chine. Avec l’Inde, on bute certes sur des difficultés liées aux brevets de médicaments. Avec la Russie, la crise Ukraine-Crimée provoque un renvoi. C’est peut-être pour mieux sauter
Pour Johann Schneider-Ammann, ce renfort est précieux. Car l’homme, face au Parlement ou en conférence, ne paraît pas toujours à l’aise. Certains lui reprochent le succès, le 9 février, de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse». Il n’aurait pas renforcé assez tôt les mesures d’accompagnement face aux périls de sous-enchère salariale de la libre-circulation des travailleurs. S’y ajoutent: les actions d’«optimisation fiscale» de son ex-entreprise, les enquêtes sur des cas de corruption au Secrétariat à l’Economie (SECO).
Et puis, les libéraux-radicaux feraient de meilleures élections. La perte d’un siège du Conseil fédéral en 2015 s’éloignerait (Didier Burkhalter en occupe un autre). La remontée de l’UDC de Christoph Blocher, alliée parfois des libéraux-radicaux, relancerait un Conseil fédéral «de droite» comme en 2003-2007 (avec deux libéraux-radicaux et deux UDC, dont Ueli Maurer). Beaucoup dépendra des scores des partis du «milieu» (PBD d’Eveline Widmer-Schlumpf, PDC de Doris Leuthard, Verts libéraux), voire de la gauche (socialistes de Simonetta Sommaruga et Alain Berset, Verts). Ce sera serré.