Tenez-vous bien: c’est entre 1985-1990 et 2010-2014 que l’UDC – remodelée par Christoph Blocher – divorce des autres partis «bourgeois». Une enquête de Michael Hermann et Iwan Städler – fondée sur les mots d’ordre de partis lors de votations fédérales – le montre («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 22 avril).
Trois camps en émergent. Ainsi, en 2010-2014, l’UDC est le seul grand parti à la fois «à droite» et «conservateur». Libéraux-radicaux, PBD, PDC et Verts libéraux sont aussi «à droite», mais également «progressistes-libéraux». Socialistes et Verts, eux, sont en même temps «à gauche» et «progressistes-libéraux». Mais, en 1985-1990, l’UDC voisine encore avec le PDC et les radicaux. Puis, elle s’en éloigne – vers plus de «conservatisme». La cassure, sur 30 ans, est béante
Surtout: l’UDC, en devenant blochérienne, s’isole. Parfois, elle y gagne. Car elle grandit. Et plusieurs rivaux fléchissent. Parfois, elle y perd. La conclusion d’alliances devient difficile. Cela se remarque au Conseil fédéral. L’UDC y est le seul grand parti sous-représenté (avec le seul Ueli Maurer sur 7 Sages). Cela se confirme au Conseil des Etats (avec 5 élus seulement sur 46). A vérifier en 2015.
Ce regroupement en trois camps confirme en partie le classement droite-gauche des Conseillers nationaux («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps» du 26 novembre). L’UDC y est à droite, les socialistes-Verts à gauche. Presque tous les autres se côtoient «au milieu». Seul le PDC traverse la ligne médiane. Libéraux-radicaux et PBD sont à sa droite, Verts libéraux et évangéliques à sa gauche. Sûr: la géographie des acteurs, depuis Christoph Blocher, est bousculée.