Martin Naef le Zurichois! François Cherix le Vaudois! Les nouveaux coprésidents du Nouveau Mouvement Européen Suisse (NOMES) sont socialistes. L’un est Conseiller national, l’autre écrivain. Cela change.
Car les précédents présidents sont tous libéraux-radicaux (Marc Suter, Yves Christen, Christa Markwalder). Il est désormais difficile de trouver des candidats issus des partis «du milieu» – libéraux-radicaux, mais aussi PDC, PBD, Verts libéraux. Pourquoi?
Ambitieux, le NOMES propose l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE). C’est aussi l’avis du Conseil fédéral de 1992. Mais, la même année, le peuple refuse l’Espace économique européen (association à l’UE). En 2001, il rejette l’initiative du NOMES pour l’adhésion. Ce 9 février, il approuve l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» (hostile à la libre-circulation des personnes avec l’UE). Pour les partis «du milieu», s’engager pour l’adhésion à l’UE devient risqué. La plupart se concentrent donc sur des accords bilatéraux. Le Conseil fédéral lui-même, tout en «gelant» sa demande d’adhésion de 1992, travaille à la rénovation des relations bilatérales Suisse-UE. Un vote crucial est prévu pour 2016.
A l’UDC et très à droite, c’est le contraire. S’engager contre l’intégration européenne (même contre certains accords bilatéraux), est considéré comme électoralement «payant». C’est vrai pour l’UDC comme pour l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) ou la toute nouvelle association de Christoph Blocher «Non à l’adhésion insidieuse à l’UE». Pour le NOMES de Martin Naef et François Cherix, le combat s’annonce rugueux