Avions de combat «Gripen»: c’est non! A 53,4 %, le peuple suisse rejette l’achat de 22 appareils suédois pour 3,1 milliard de francs. Tous les cantons latins refusent. Zurich, Berne, Bâle (Ville/Campagne) et Schaffhouse s’y joignent. Gauche et Verts libéraux sortent gagnants. Pour le chef UDC de la Défense Ueli Maurer, le Conseil fédéral et le Parlement, c’est un échec. Même la crise Ukraine-Russie ne sauve pas les avions. Ce vote est une rareté. Car la plupart des votes populaires tournent à l’avantage de l’armée. En 1987, le succès de l’initiative dite de Rothenthurm – face à un projet de place d’armes – tient surtout à la protection du paysage. C’est un cas spécial
Sont-ils désunis, les adeptes du Gripen? Pour l’achat, le Parlement est plus pressé que le Gouvernement. Philipp Müller, président libéral-radical, émet des doutes («Neue Zürcher Zeitung» du 25 août 2012). Le PDC cède le pilotage de la campagne à l’UDC («La Liberté» du 19 février 2014). En plein débat, l’idée émerge de remplacer des avions F/A-18 par des drones et des fusées («Schweiz am Sonntag» du 27 avril 2014). Des incidents crépitent. Des sondages inquiètent.
Les autres scores fédéraux claquent fort. L’initiative de Christine Bussat et Marche Blanche pour l’interdiction professionnelle de pédophiles – malgré la mise en garde de la socialiste Simonetta Sommaruga – s’impose (63,5% de oui). Puis, l’initiative syndicale pour des salaires minimaux – combattue par le libéral-radical Johann Schneider-Ammann – capitule (76,3% de non). Enfin, le contreprojet pour la médecine de famille – défendu par le socialiste Alain Berset – triomphe (88% de oui). Qui dit mieux ?