La Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga doit-elle craindre le nouveau Parlement européen? Des «populismes» et des courants «anti-Europe» y montent. Les négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) pourraient en frémir
Tous les scénarios sont possibles («Le Temps» et «Neue Zürcher Zeitung» du 27 mai). Mais les candidats principaux à la présidence de la Commission européenne – comme Jean-Claude Juncker (chrétien-social luxembourgeois) ou Martin Schulz (socialiste allemand) – ne sont pas perçus comme des ennemis de la Suisse. Le pire n’est pas sûr.
Etrange? Certains acteurs «populistes» ou «anti-Europe» admirent l’isolationnisme helvétique. On y applaudit le vote du 9 février pour l’initiative UDC «contre l’immigration de masse». Mais cela ne veut pas dire que les négociations Suisse-UE seront plus faciles (cadre institutionnel, immigration, fiscalité, secret bancaire, etc). En Suisse même, le camp hostile à l’intégration européenne – camp piloté par l’UDC Christoph Blocher – verra dans ce Parlement européen une confirmation de ses mises en garde. Mais, pour le moment, on y voit peu de triomphalisme. Bon signe?
Car l’Union européenne continue. Une sortie de l’un ou l’autre de ses 28 membres paraît peu probable (à surveiller: la Grande-Bretagne de Nigel Farage). Certes, la demande d’adhésion du Conseil fédéral à l’Union de 1992 – temps des Delamuraz, Felber, Cotti, Ogi – est congelée. L’Espace économique européen (EEE), refusé la même année, n’est plus à l’ordre du jour. D’autres pistes sont explorées. Mais c’est sûr: la Suisse n’en a pas fini avec l’Union européenne.