Christophe Büchi s’éloigne. La Suisse des quatre langues, elle, frémit.

Christophe Büchi – expert des liens Romands-Alémaniques et correspondant de la «Neue Zürcher Zeitung» – s’éloigne à un moment spécial («Le Temps» du 26 mai, «NZZ» du 31 mai). Car la Suisse des quatre langues frémit. Le «bloc» romand – Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève, Jura – subit des destins variés. Voyez l’acceptation ce 9 février de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». Ces cantons perdent (avec Zurich, Bâle-Ville et Zoug). Prenez le rejet ce 18 mai de l’avion de combat «Gripen». Ces cantons gagnent (avec Zurich, Berne, les deux Bâles, Schaffhouse et Tessin). La cassure linguistique est partielle. Des villes alémaniques votent comme les Romands. Mais c’est une alerte


La célébration du 200e anniversaire de l’entrée de Genève, Neuchâtel et Valais dans la Confédération intrigue. Ainsi, l’organisation d’une session des Chambres fédérales en Valais en 2015 – relancée par le Vert genevois Robert Cramer – est menacée. Les Chambres hésitent. L’Exécutif valaisan préfère 2016 ou 2017. Certains y voient un effet de l’irritation provoquée en Valais par certains votes fédéraux (résidences secondaires, aménagement du territoire). Désamour? On ajoutera les difficultés durables du Concordat HarmoS pour l’apprentissage des langues à l’école primaire. En Suisse centrale et orientale, la résistance reste forte (on y privilégie l’anglais par rapport à une deuxième langue nationale). Coup de frein?

2001: Christophe Büchi consacre un texte remarqué aux relations Alémaniques-Romands («Mariage de raison», Zoé, en voie de réédition). On le voit : il y a toujours de quoi faire.

Portrait de Christophe Büchi sur le site Internet de la NZZ (en allemand)