Souci! La sortie de la Grande-Bretagne de David Cameron de l’Union européenne serait-elle un coup dur pour la Suisse de Didier Burkhalter? Avec Jean-Claude Juncker à la Commission européenne, tout est possible.
Car le conservateur britannique Cameron se défie du chrétien-social luxembourgeois Juncker. Pour lui, Juncker est le symbole d’une Union dirigiste. En Grande-Bretagne, un courant anti-Union grandit. Le mouvement UKIP de Nigel Farage, favorable à une sortie de l’Union, y fait un tabac. Cameron propose un référendum vers 2017. Son issue est incertaine
Rappel! Cette Grande-Bretagne est souvent une «alliée objective» de la Suisse. En 1960, toutes deux fondent avec d’autres l’Association européenne de libre-échange (AELE) – concurrente de l’Union. En 1972, la Grande-Bretagne lâche l’AELE et adhère à l’Union. Mais, en même temps, la Suisse conclut un accord de libre-échange avec cette Union. C’est un ancêtre des accords bilatéraux. Diverses péripéties suivent. Dans l’Union, la présence de la Grande-Bretagne alimente un courant «libre-échangiste» plutôt que «dirigiste». Pour les négociateurs suisses, c’est un avantage. Il pourrait s’affaiblir.
Attention! L’ascension de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne est aussi une bonne nouvelle. Le Luxembourg (dans l’Union) et la Suisse (hors de l’Union) bâtissent leurs succès sur des principes voisins. Ils se retrouvent au cœur des mêmes luttes (ex: évasion fiscale, secret bancaire). Face aux blocages, un Jean-Claude Juncker peut aider.