Les partis dits «du milieu», qui devraient dominer la politique suisse, peinent à former un front commun. L’Uranaise Gabi Huber, cheffe du groupe libéral-radical au Parlement, le confirme. Une «alliance du milieu» avec le PDC, les Verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD), selon elle, serait une «construction artificielle». Elle préfère chercher des alliances avec tous, y compris avec l’UDC («Neue Zürcher Zeitung» des 12/13 juillet). Les libéraux-radicaux sont les héritiers des fondateurs, en 1848, de l’Etat fédéral
Additionnés, les partis «du milieu» sont une force («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps» du 26 novembre 2013). Aucune frontière claire ne les sépare. A gauche de la ligne médiane, on voit les Verts libéraux (5,4% des voix en 2011) et les Evangéliques (2%), à droite de cette ligne, les libéraux-radicaux (15,1%) et le PBD (5,4%). Le PDC (12,3%), lui, traverse la ligne. Ces partis «du milieu» totalisent 40,2% des voix. En revanche, ils se distinguent: à gauche, des socialistes (18,7%) et des Verts (8,4%), à droite, de l’UDC (26,6%). Un fossé.
La suprématie des partis «du milieu» est donc théorique. Elle se brise sur la composition du Conseil fédéral. En 1959, le PDC favorise le retour des socialistes au Gouvernement (avec Spühler et Tschudi), le gros des radicaux non. En 2007, le PDC contribue à l’éviction de Christoph Blocher (UDC) au profit d’Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD), le gros des radicaux non. Entre eux, il reste des animosités venues du XIXe siècle («Sonderbund», «Kulturkampf»). Par contre, sur des dossiers concrets, les partis «du milieu» donnent souvent le ton. C’est une esquisse de front commun.