Didier Burkhalter! Le Neuchâtelois accomplit-il l’une des présidences de la Confédération les plus réussies? Ce libéral-radical, après sept mois, affiche une aisance remarquée
Pourtant, il mène de front les Affaires étrangères de son pays tout comme la présidence de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Cette dernière mission est délicate. Au moment où le choc Ukraine-Russie prend une tournure périlleuse, la Suisse neutre doit concilier des intérêts parfois opposés. La relance des relations avec l’Union européenne, après le vote sur l’immigration, est un autre défi. Mais, qu’il soit avec Angela Merkel, Matteo Renzi, Vladimir Poutine ou d’autres, Didier Burkhalter est une vraie révélation.
Du coup, le président Burkhalter rayonne sur le Collège. Tous en profitent: Simonetta Sommaruga et Alain Berset (deux socialistes), Doris Leuthard (PDC), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), comme Johann Schneider-Ammann (autre libéral-radical) ou Ueli Maurer (UDC). Or, ces Sages vivent des temps difficiles. Tous affrontent – face au Peuple, au Parlement, à l’Etranger – des résistances coriaces. Il leur arrive de subir des échecs. Bref, cette embellie tombe bien.
Tout cela favorisera-t-il – en 2015 – la réélection des Conseillers fédéraux par le Parlement? A la seconde, on les voit mal trébucher (ex: Widmer-Schlumpf, Schneider-Ammann, Maurer). Après tout, la non-réélection d’un Sage reste une exception (Ulrich Ochsenbein en 1854, Jean-Jacques Challet-Venel en 1872, Ruth Metzler en 2003, Christoph Blocher en 2007). Si un Sage devient indésirable, on le lui fait comprendre avant. Il reste 14 mois. Tout, vite, peut basculer.