Que fera l’UDC de Christoph Blocher pour retrouver deux sièges au Conseil fédéral en 2015? Dans l’immédiat, elle mise sur deux nouvelles initiatives «dures»
L’une – pilotée par Blocher lui-même – mettrait le droit suisse au-dessus du droit international. L’autre durcirait le droit d’asile (et favoriserait les requérants venus d’avion). L’UDC blochérienne se sent soutenue. Trois autres initiatives UDC, «dures» elles aussi, gagnent devant peuple et cantons (minarets en 2009, étrangers criminels en 2010, immigration de masse en 2014). Pourquoi ne pas continuer?
C’est cette ligne blochérienne qui fait grandir l’UDC depuis plus de vingt ans (11% des voix en 1987, 28,9% en 2007, mais 26,6% en 2011). Le PAB, principal ancêtre de l’UDC, surgit en 1917-1918. Au début, il est perçu comme conservateur et modéré. Pendant longtemps, ce PAB-UDC peine à concurrencer les principaux partis (16,1% des voix en 1922, mais 11,1% en 1971). L’arrivée de Blocher, en durcissant le ton sur les étrangers, la politique étrangère et d’autres thèmes, change tout cela. Dès 2003, l’UDC est en tête.
Question: est-ce là le bon moyen pour faire élire deux UDC au Conseil fédéral? Arithmétiquement, l’UDC y aurait droit. Elle y parvient en 2003-2007 (avec Blocher et le modéré Samuel Schmid). Aujourd’hui, Ueli Maurer est seul. Pour une partie du Parlement, le critère arithmétique ne suffit pas. Il y faut «la volonté commune d’atteindre quelque chose pour le pays» (Filippo Lombardi, chef du groupe PDC, «Neue Zürcher Zeitung» du 13 août). Le vrai combat de 2015, il pourrait être là.