Symboles ! Lundi 8 septembre : Didier Burkhalter, président de la Confédération et chef des Affaires étrangères, reçoit le prix 2014 de la Fondation pour Genève. Mardi 9 septembre : Ruedi Lustenberger, président du Parlement, salue la Constitution de 1848 et la parution d’un ouvrage (« Vivant héritage »). Mercredi 10 septembre : Valais, Neuchâtel et Genève célèbrent à Berne les 200 ans de leur entrée dans la Confédération. Jean-Michel Cina, Alain Ribaux et François Longchamp les pilotent. La reconnaissance de la neutralité suisse par le Congrès de Vienne vient avec. Qui dit mieux
Ces années 2014-2015 foisonnent d’anniversaires (« Neue Zürcher Zeitung » du 6 août). Il y a polémique. A l’UDC, on loue Marignan 1515. Car cette défaite face à la France de François 1er est aussi un rejet des aventures extérieures. A gauche, on préfère la fin de la guerre en 1945. Car cette victoire sur le fascisme est une promesse d’ouverture (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 30 août). Et Morgarten 1315 ? Que faire de ce succès des Confédérés sur les Autrichiens ? Lui suscite des doutes historiques. Enfin, certains anniversaires se glissent moins bien dans le calendrier (ex : 1648, Paix de Westphalie et indépendance de la Suisse). Il y en a d’autres.
Tous ces anniversaires – et d’autres avec eux – pèsent sur la Suisse de Didier Burkhalter. Souvent, la Berne fédérale les célèbre avec retenue. En 1991, l’affaire des fiches menace de gâcher les 700 ans de la Confédération. Mais, la date-clé, c’est 1848. L’Etat fédéral y naît d’une guerre civile. En 1998, ses 150 ans sont fêtés. Il y faut du doigté. Dans une Suisse parfois coupée en deux, l’enjeu, il est là.