Menacée, la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf ? Son parti bourgeois démocratique (PBD) renonce à créer une « Union » et un groupe parlementaire commun avec le PDC. On y redoute une perte de visibilité. Du coup, la réélection en 2015 de la ministre par le Parlement serait en péril. Les présidents Martin Landolt (PBD) et Christophe Darbellay (PDC), eux, souhaitent toujours coopérer
Attention ! L’alliance favorable à Eveline Widmer-Schlumpf est peut-être moins fragile qu’il y paraît. On y voit le PBD (5,4% de voix en 2011), le PDC (12,3%), les évangéliques (2%), mais aussi les Verts libéraux (5,4%), les Verts historiques (8,4%), les socialistes (18,7%). Ensemble, ils ont la majorité (52,2%). Cela correspond aux suffrages obtenus par la ministre au Parlement (125 en 2007, 131 en 2011). En face, s’opposent à sa réélection : l’UDC et les libéraux-radicaux (26,6% et 15,1%). Cela dit, les soutiens à la ministre affichent des formes diverses (Verts libéraux : bonne ; PBD, PDC et Verts historiques : moins bonne ; socialistes à confirmer). Tout peut arriver.
Une sortie prématurée d’Eveline Widmer-Schlumpf serait-elle risquée ? Au milieu du Conseil fédéral, elle et la PDC Doris Leuthard lui garantissent un équilibre. Elles se situent entre deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et un UDC (Ueli Maurer). Qui mettre à la place ? Puisera-t-on dans les partis « du milieu » (PBD, PDC, Verts libéraux) ? L’UDC et les libéraux-radicaux, eux, veulent relancer une majorité « de droite » à l’Exécutif (avec 2 UDC et 2 libéraux-radicaux). Ils ont peut-être une chance.