Didier Burkhalter ! Ce libéral-radical neuchâtelois – président de la Confédération et chef des Affaires étrangères – est en forme. Sa rencontre à Paris avec le président socialiste François Hollande réchauffe des relations franco-suisses quasi-glaciales. L’espoir de régler de durs litiges – statut fiscal de l’aéroport binational de Bâle-Mulhouse, fraude fiscale, imposition des successions, application du vote suisse « contre l’immigration de masse » du 9 février, etc. – renaît. Mieux ! L’annonce d’une visite d’Etat au printemps 2015 est de bon augure. La présidente de la Confédération, la Bernoise Simonetta Sommaruga, d’ailleurs excellente polyglotte, sera elle aussi socialiste. Qui dit mieux
Même les tensions entre la Grande-Bretagne de David Cameron et l’Union européenne (UE) de Jean-Claude Juncker tombent bien pour la Suisse de Didier Burkhalter. Pressé par le parti anti-UE de Nigel Farage (Ukip), le gouvernement Cameron réfléchit à des quotas d’immigration pour le Royaume-Uni. Très indirectement, cela pourrait faciliter des échanges entre la Suisse et l’UE sur l’application de l’initiative du 9 février. Car la tâche est coriace.
On retrouve cette aisance internationale de Didier Burkhalter dans d’autres rencontres de haut niveau : avec l’Allemande Angela Merkel comme avec l’Italien Matteo Renzi ou le Russe Vladimir Poutine. Même sa présidence très exposée de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) – en plein conflit Ukraine-Russie – ne le fait pas trébucher. Enfin, le Conseil fédéral qu’il pilote tourne plutôt rond. Ce « Didier Burkhalter 2014 » est une vraie découverte.
François Hollande (Président français), David Cameron (Premier ministre britannique), Didier Burkhalter (Président de la Confédération).Photos © Jean-Marc Ayrault, Unknown, Bundeskanzlei