Alain Berset a-t-il déjà gagné ? La réforme de la prévoyance vieillesse du Conseil fédéral – qu’il pilote – reçoit un accueil étonnamment bon (sondage GFS / Pro Senectute, « NZZ am Sonntag », 23 novembre). Plusieurs points « sensibles » passeraient la rampe : ensemble du projet (62% de oui), hausse de 64 à 65 ans de la retraite des femmes (62% de oui), hausse de 1,5% de la TVA (53% de oui). Inespéré
1947 : l’AVS décolle. Le vote populaire est triomphal. Pendant des années, les progrès sont réguliers. Puis, c’est le coup de frein. La 10e révision, en 1995, est la dernière réforme large qui s’impose. Nous sommes en plein règne au Département de l’Intérieur de la socialiste genevoise Ruth Dreifuss. Depuis, les projets d’une certaine ampleur peinent à gagner. Plusieurs échecs crépitent au Parlement ou en vote populaire. A Ruth Dreifuss (1993-2002) succèdent à l’Intérieur les libéraux-radicaux valaisan Pascal Couchepin (2003-2009) et neuchâtelois Didier Burkhalter (2009-2011), le socialiste fribourgeois Alain Berset (dès 2012). C’est à une nouvelle tentative de redémarrage que l’on assiste. Un déblocage serait historique.
Mais attention ! La hausse de 64 à 65 ans de la retraite des femmes, pour être bien acceptée, devra probablement s’accompagner de progrès réels sur l’égalité des salaires femmes-hommes. Simonetta Sommaruga, cheffe de Justice et Police, s’y emploie. Le maintien des prestations de prévoyance vieillesse doit être consolidé. On pense aux rentes de prévoyance professionnelle (avec la baisse du taux de conversion). Ce combat s’annonce âpre.
Conseiller fédéral Alain Berset, chef du Département de l’Intérieur. Photo © Bundeskanzlei