Sûr! La présidence Didier Burkhalter de la Confédération, en 2014, est réussie. En Suisse comme dans le monde, le chef des Affaires étrangères laisse une trace. Pourtant, cela résiste
Le succès, le 9 février, de l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» est un revers pour le libéral-radical neuchâtelois (50,3% de oui, 14,5 cantons sur 23). Certes, le lancement par des professeurs – dont Andreas Auer et Yves Flückiger – d’une initiative pour l’annuler intrigue («Sortons de l’impasse»). Car le peuple peut se corriger. Mais, souvent, il a besoin d’une longue réflexion (ex: articles contre les jésuites, les couvents, les évêchés). Il n’est pas sûr que l’initiative des professeurs, pour Didier Burkhalter, soit une libération.
Voyez aussi cette présidence suisse de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Elle suscite de l’estime. La conférence ministérielle de Bâle en témoigne. La manière de Didier Burkhalter empêche peut-être le conflit Ukraine-Russie de s’aggraver. En même temps, on devine les limites. Cela dit, on ne sait trop si une autre présidence aurait fait mieux. Qui parie?
Avec Didier Burkhalter, la prééminence latine aux Affaires étrangères se prolonge. Elle est quasi-continue depuis 1917 (chute d’Arthur Hoffmann, impliqué dans une paix séparée Allemagne-Russie). Même des règnes contestés ne l’affaiblissent guère (1940-1944, Marcel Pilet-Golaz, jugé faible face à l’Allemagne nazie). Même le passage remarqué de Sages alémaniques ne change pas durablement la donne (Friedrich Traugott Wahlen en 1961-1965, Willy Spühler en 1965-1969). Didier Burkhalter consolide.