Curieux ! La Suisse est très à l’aise sur la scène internationale. Sa présidence 2014 de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est saluée. Le président et chef des Affaires étrangères Didier Burkhalter y montre du savoir-faire. De talentueux collaborateurs – dont la diplomate Heidi Tagliavini fait partie – brillent. Selon certains, cela pourrait accélérer l’accession de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU (« NZZ am Sonntag », « Schweiz am Sonntag », 7 décembre). Prometteur
Mais ces percées se heurtent à des résistances. Elles sont souvent antérieures à l’UDC de Christoph Blocher. La crainte d’aventures, vieille comme l’Histoire, pèse lourd. Ainsi, le FMI et la Banque mondiale naissent en 1944 : la Suisse n’y adhère qu’en 1992. L’ONU émerge en 1945 : il faut deux votes pour y entrer – 1986 et 2002. Plus compliqué : le GATT démarre en 1947, l’Organisation mondiale du commerce OMC lui succède en 1995 (Suisse : 1966, 1995). En 1949, l’OTAN déboule : la Suisse – sans y adhérer – collabore dans le « Partenariat pour le paix » dès 1996. Il faut du temps.
L’Union européenne (UE) est plus loin. Des accords bilatéraux sont conclus. Mais le succès de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse », le 9 février 2014, les chahute. Avant, les échecs de l’Espace économique européen (en 1992) et de l’initiative pour l’adhésion (en 2001) freinent. Autre cas : la Suisse adhère au Conseil de l’Europe en 1963, à sa Convention des droits de l’homme en 1974 (lancés dès 1949, 1950). Mais l’initiative UDC pour la primauté du droit suisse sur le droit international guette. Cette bataille doit toujours se gagner.